Friday, May 7, 2010

Popo et Ixta! 16km de marche et 19 heures de bus.

Ce matin, la faiblesse est partie! Je me sens déjà mieux, je veux faire ce que j’ai planifié de faire : aller dans les montagnes autour de Cholula. Je me lève à 7h et je me prépare. Du thon, de l’eau, ma camera, de la crème solaire dans mon sac, je pars, laissant mon gros sac à l’auberge jeunesse. Ricardo m’a expliqué, je dois juste aller au centre et demander pour un bus qui va à Xalitxintla. Ouin. Essaye donc de prononcer-ca! Hahha! Donc je demande à pleins de gens, et après peut-être une dizaine, je me rends exactement où va ce combi, et je l’arrête en passant. Je ne sais pas ou je vais mais ca a dlair d’être dans la bonne direction. Des gens montent, descendent, nous traversons sur une plus grande route et je vois de la campagne dérouler devant moi. Mais nous allons à la direction des montagnes, ca va.

Plus de gens, moins de gens. Finalement, personne. Je dis au chauffeur, allons nous à Xalitzintla? Oui, me dit-il, ce n’est plus loin. Il en profite pour me demander des questions sur d’où je viens, qu’est-ce que je fais, etc. Il m’a même demandé Que tal el frio al Canada? Je ne sais pas trop quoi répondre à ce genre de question! Il fait froid, mais on aime ca des fois. Finalement, il me laisse dans la petite place centrale de ce tout petit village en campagne. Il me pointe un autre Combi et me dit, celui-là monte jusqu’à la Passe de Cortez! Génial!




Alors je descends, je paye les 7 pesos, je vais parler au chauffeur de l’autre Combi, il me fait comprendre qu’on doit attendre qu’il y ait d’autres gens. OK. Donc je regarde autour de moi. Je sors vraiment plus de l’ordinaire ici. Un peu gênée, je prends la photo ci-haut, de l’Église qui a quand même un petit charme. Je suis sur mes gardes, il y a beaucoup d’ouvriers, je ne sais pas ce qu’ils font. En fait, je crois que c’est une chose de campagne, il y a beaucoup de constructions jamais complétés, avec des débris et des restants de matériaux. Bref, j’attends. Et j’attends. Je vais flatter un cheval non loin de la place. Mais je retourne à côté du Combi et j’attends encore. Après un temps, je réalise que le chauffeur est parti. Putain, j’attends quoi, moi là?




Alors, je décide de marcher, ils m’avaient dit que c’était loin, mais j’n’avais aucune idée. Tout ce que je savais c’est que j’avais genre 5 heures de libres pour aller dans les montagnes et que je n’allais certainement pas rester là à rien faire. Alors je prends la route. À pied. Les gens me trouvent étrange. Un vieux sur un cheval me parle et je ne comprends qu’il me dit que je devrais courir pour rejoindre la passe de Cortez aujourd'hui. Je n’avais pas les mots pour lui dire que j’avais juste l’intention de me promener, pas réellement l’atteindre. Un cycliste qui avait l’air autant déplacé que moi avec son spandex fluo où vas-tu? Pourquoi tu ne prends pas le Combi? En fait, je me disais que je pouvais le prendre s’il passait! Mais il ne passe pas. Je continue à marcher. Un homme dans son camion s’arrête et me demande si ca va, s’il veut qu’il me monte un peu dans la montagne.



J’accepte, il a d’l’air sympathique. Ils l’ont toujours, vous dites-vous. Mais il l’était vraiment : Javier. Il était hyper content de parler avec une étrangère. Il m’a monté dans la montagne, il m’a fait voir une partie qui s’appelle « La Ventana » La fenêtre, à partir de laquelle on peut prendre des bonnes photos des volcans. J’en prends aussi une de lui, pour la postérité. On continue à monter et on arrive à un assemblage de places touristiques très louches et très déserts. Je lui demande si c’est ici la passe de Cortez. Alors il me regarde avec stupéfaction : tu veux aller à la Passe de Cortez?

Alors je ne savais pas trop qu’est-ce que cela voulait dire. Est-ce que c’est parce que c’est loin? Dangereux, etc. Mais il dit, ok, je vais t’apporter. C’est 20 minutes de plus. Je lui dis que je peux lui payer pour le gaz. Mais il refuse et me dit qu’il aime beaucoup le fait qu’on puisse parler de plein de choses. On parle de politique, des opinions étrangères sur le Mexique, il me pose des questions sur mon chum, etc. Mais c’est vraiment intéressant, une conversation un peu plus en profondeur que d’autres conversations. J’ai vraiment apprécié! Mais là, on est arrivé en haut.



Je ne pouvais pas savoir, en bas à Xalitxintla, combien c’était loin. En fait, là où j’étais était équidistant entre Mexico City et Puebla! C’est là où Cortez est passé pour aller vaincre Mexico City. Ca passe entre les volcans Popocatépetl et sa femme, Ixta. Popo est actif, il fume constamment depuis 1994, on ne peut donc pas vraiment l’approcher. Je rentre dans la cabine, ils sont en train de regarder la télé, bien haut. Très typique. Ce qui est bizarre, par contre, c’est qu’ils m’ignorent. OK. Je vais demander, est-ce que je peux marcher autour d’ici. Oui. Alors je sors, je ne sais pas trop où je vais aller, mais j’apprécie le paysage. Mais un garde vient me voir, as-tu acheté ton passage? Je dis non, par ce qu’ils ne m’ont rien mentionné. Il me dit gentiment que c’est 25pesos et que je pourrais aller monter un peu plus proche de Ixta, que je pouvais marcher une heure et demi pour un lieu avec un point de vue, et retourner et que ce serait 3 heures de marche. Parfait, ca me donne assez de temps pour retourner!



Je paye les 25 pesos, je remplis un formulaire, et j’y vais. Mais il fait froid en haut et le garde, Mario, m’offre de prendre son jacket. Wow! Il est si gentil! J’accepte car je n’avais pas apporté grand chose de chaud, il fait d’habitude 32 ou plus durant la journée. Mais nous sommes à 3500 mètres. Je ne pensais pas que ce serait si différent. L’air est pur en haut, frais. Je me perds dans mes pensées, alerte pour le challenge de faire l’aller-retour en 3 heures. J’ai mon iPod. Ce qui chie est que c’est sur une route, et qu’il y a des gens qui montent en char, ou même en taxi! Je leur envoie la main et leur dit Hola! Les taxis veulent m’apporter en haut. Non, merci! Ahhah. Y’en a un Martin, qui me dit qu’il va me ramener en bas après d’avoir monté quelques personnes. Il me dit qu’il m’attendra en haut. Heu…

Mais la vue est superbe et le trajet est clair, je monte je monte. Je n’ai pas faim, je n’ai pas mal. Je suis bien. Ca fait du bien d’être hors de la cité. Je m’assois, rendu en haut : des crackers, de l’eau. Quelques photos de plus. Je ne vois aucun animal, que la paix. Je m’ennuie, mais ca ne fait pas mal. Je redescends. Tranquillement, je le fais en moins que les 3 heures. Mes genoux commencent à le sentir un peu. Mais rien de trop grave. C’est en altitude, mais ce n’est pas comme monter abruptement comme on fait chez nous! Redescendus, je dis allo à Mario et je lui rends son jacket. C’était vraiment sympa, je lui parle de la montagne. Je vois Martin, qui me dit wow! Tu as descendu vite! Oui! :)

J’avais bien hâte d’aller à la salle de bain dans le chalet. Je leur demande si c’est sur qu’il va y avoir un Combi qui redescends jusqu’à Xalitxintla. Oui! OK, alors je vais attendre dehors. Il est 14h30, plein de temps pour retourner pour mon bus à 8h. Mario vient me parler, et Martin aussi. Nous jasons, et tout. Viens 15h. Je commence à trouver ca un peu con, là. Vous êtes sur qu’il y en aura un? Oui, oui… Ok. Le shift de Mario fini et arrive un autre garde, il a des dents bordés d’or et je ne lui fais pas trop trop confiance… Mais nous jasons plus. Martin est très intrigué par mon existence. Je lui demande s’il ne peut pas me descendre jusqu'à Xalitxintla. Oui, mais c’est cher. Il me demande combien je serais prête à le payer. Je n’ai aucune idée, mais je lui dit que je n’ai que 75 pesos dans ma poche. Il me dit que c’est son travail et qu’il ne peut pas laisser pour ci peu. Je comprends. C’est une descente d’une heure dans une petite route montagneuse! Une demi heure de plus passent et je commence vraiment à stresser. Martin me dit qu’il va me descendre. Je me sens très mal. J’avais seulement dit 75 parce que je ne savais pas combien ca serait, mais maintenant je ne peux pas retourner sur ma parole. Mais il me descends, jusqu’à Xalitxintla! Il est trop gentil. Nous parlons tout le long et il n’arrête pas de me dire que je suis belle et il me demande de prendre une photo de moi avec son cellulaire. Il me parle de ses enfants et je lui dit quelque chose du genre je suis certaine que tes filles aussi sont belles. Mais il dit qu’elles sont comme toutes les femmes ici : feitas. Laides. Morenas, yeux bruns. Il continue à dire que dans le « peuple » il n’y a personne comme moi, seulement dans la haute société il y a des belles filles comme moi. Je me sens trop mal, que la seule coquille dans laquelle je sois empaqueté soit raison pour m’édifier. Vers la fin du trajet, il ressort son cell et me demande de prendre plus de photos. Genre 5 de plus, de moi. De ma face. Ok, c’est un peu weird. Il est vieux ce dude... C'est un grand-père.

Mais nous sommes descendus, enfin. Merci! Merci! Merci que quelqu’un m’ait aidé!! Et là, je reprends le Combi pour Cholula, avec plein de campesinos mexicains, qui me regardent bizarrement, comme toujours. Il ya une jeune femme qui a un bébé, elle parle avec ces 2 amies, mais en même temps, elle donne des crackers et du coka-cola à son bébé. Genre un bébé de 6 mois. Wow. Ensuite, elle lui donne le sein. Ca doit faire un vraiment drôle de mélange, ca!

Bref, une fois de retour à Cholula, je suis triste, je veux trouver quelqu’internet! Je n’ai vraiment pas hâte de prendre ce bus de 19heures! C’est éternel! Et je n’ai pu parler à personne la nuit d’avant. Mais le temps est trop avancé, je suis trop stressée! Je dois manger quelque chose! Vite! Il est 17h30, le bus part de Puebla à 20h. Vite vite, je retourne à l’auberge. Là au moins, je peux envoyer un mot à mon amoureux et checker mes mails. Mais surtout, une douche. Vite! Zut! Je me suis brûlé les jambes en attendant pour redescendre! Oy! Tilo est là, nous nous saluons, il est super gentil. J’aurais du voyager plus comme lui, plus lentement. Mais déjà j’ai peur de manquer l’autobus! Je pars attendre un combi pour m’apporter à Puebla. Et vite! J’ai peur qu’il ne m’apporte pas à la bonne place et c’est stressant car je suis en arrière, j’attends jusqu’à la fin. OK, il m’a apporté à une station de bus… SA station de bus! MERDE! J’ai besoin d’aller à la centrale d’où sortent les bus voyageurs! Panique! Mais non, c’est à quelques rues, me dit quelqu’un lorsque je lui demande. J’arrive, il est 19h20. Je rentre, y a-t-il internet ici? Oui! J’en ai vachement de besoin, je suis à bout, je pleure, je n’en peux plus. Internet. Annie est là et je lui demande d’appeler Marc-Antoine pour moi, je lui dit que je vais mal et que je suis triste d’être seule et que je n’en peux plus. Elle me répond comme si elle ne s’attendais pas à mieux de ma part de toute façon. Me fait sentir conne, que je n’ai pas le droit à mes émotions. Donc je laisse tomber, de toute façon, Marc-Antoine est connecté et pour les 15 minutes que je peux lui parler, je suis tellement désespérée de rentrer, je vais mal! Je pleure dans l’internet. Je pleure lorsque je monte dans l’autobus, je ne peux imaginer aller 19heures dans un putain de bus! Mais j’y vais. Et c’est vraiment nulle!

Il fait hyper froid car ils blastent l’air climatisé! Vraiment intense, là. J’ne comprends pas les changements de températures qui ne dérangent pas les Mexicains, mais moi je gelais toute la nuit. Le petit nez gelé comme en camping d’automne, le froid qui transperce mes bas de laine que j’avais apporté juste pour cela! Il y a des films, il y a des gens. Au début, il y a un monsieur à côté de moi qui semble vraiment gentil, mais je suis vraiment désolée, je pleurais. Un peu plus tard, un autre homme qui était très sympathique s’est assez à côté de moi. Il me conte ce qu’il fait dans la vie, ces voyages, ces enfants. Je lui conte plusieurs trucs. C’est un mexicain vraiment en amour avec le Mexique. Comme la majorité! Il me dit d’aller voir Zongolica et Orizaba à mon prochain voyage au Mexique. Il dors, je continue à blogger. Je gèle. Mais comprenez-vous que je ne suis pas capable de dormir car je gèle. Jusqu’à 4h30 du petit matin, je suis là à dormir et me réveiller très souvent, j’ai froid, je suis inconfortable. Ouache quelle nuit!

No comments:

Post a Comment