Wednesday, May 5, 2010

3 mai : de Puebla a Cholula

Je me réveille ce matin un peu plus tard : 8h. J’avais bien apprécié être dans un hôtel avec la douche chaude et une chambre privée! Je suis dans une nouvelle ville, qui semble splendide, mais sans Routard. Je passe donc une heure à regarder ce qu’il y a à faire ici. Je sors ma tête et je n’ai pas besoin de faire plus : déjà la place est pleine de gens.



Je m’approche, je crois qu’ils sont en train de faire un ralley ou d’entendre quelque discours, mais je m’aperçois rapidement que c’est un jugement de décorations de croix. Il y avait beaucoup de gens, des photographes et un présentateur. Je me suis poussée. Je n’ai besoin de retourner pour sortir mes choses de l’hotel à 13h, je me présente donc à la rue comme n’importe qui, et je suis mes pas. J’ai besoin de quelques choses. Premier, un billet pour Mérida, la prochaine ville pour la quelle je prendrai un autobus d’ici. Ensuite, j’ai besoin de changer de l’argent américain pour des pesos, de plus, j’ai faim. Mais même avec toutes ces choses en tête, je ne peux passer à côté du fait que cette ville est clairement charmante. C’est dimanche, il y a plein de gens qui marchent dans les rues.



L’architecture est clairement coloniale espagnole, avec des cours intérieures et des belles façades. J’entre dans la cour de l’université, du centre juridique, ma curiosité me dicte où aller. C’est tellement différent que les parties de Mexico City où j’ai été. Les gens sont clairement moins en besoin ici, du moins, ceux qui sont dans le centre de la ville. Les gens ne me regardent pas avec autant d’incrédulité. Des familles partout, des amoureux qui se tiennent la main. À moment donné ca devient désolant quand on est seule.




Une cour intérieure, j’ai trouvé un churro pour déjeuner, et un café. Yé! Je continue à marcher, j’entre dans un truc touristique et ils m’indiquent où aller pour chercher un billet de bus. Je suis bien contente qu’il y avait une place non loin, car les numéros de téléphones que j’avais notés ne fonctionnaient pas pour appeler. C’est un peu plus loin, j’y vais, disfrutando de la ville autant...



La fille qui travaille là, genre 16-17, est au téléphone. Au début je crois qu’elle est avec un client, mais après un bout, je commence à avoir des doutes. Après quelque attente, elle daigne s’informer de pourquoi je suis là. Mérida, manana… OK, elle me trouve le billet et tout, mais je dois payer cash. C’est 1124pesos pour autour de 19heures de bus. Putain. Je dois retourner pour chercher le cash que j’n’ai pas encore changé. Frustration. Retour dans le centre, et retour à cette billetterie. Et je me sens encore cassée.



Il y a beaucoup de couleurs et c’est très propre ici. Mais je veux aller voir une des raisons pour lesquelles cette belle ville s’est ainsi développée. La bataille du Cinco de Mayo. C’est la bataille héroïque par laquelle les Mexicains ont vaincu à l’invasion française en 1864. Et de celles-ci, les forts! Je dois continuer sur les rues un peu plus loin du centre historique qui est si mignon. Une autoroute, les autobus du Mexique, s’ils peuvent dignement porter ce nom. Les autobus du Mexique sont vraiment aléatoires à première vue : il y a plein de destinations qui sont dans les fenêtres et vous pouvez les arrêter n’importe où dans la rue où ils passent pour monter, et de même pour sortir. Ce qui arrive c’est que c’est le bordel pour l’étrangère qui ne sais pas pantoute de quoi ca a d’l’air là où on veut y aller. Mais habituellement, les gens sont assez gentils pour pouvoir t’aider à trouver ton chemin. Cette fois-ci, j’ai de la chance, il y a une gentille dame qui me voit chercher les autobus avec mal compréhension et qui me demande où je veux aller : surement aux forts? Oui! Elle me dit quel autobus prendre et attends avec moi. Nous parlons de voyages et de sa ville, elle me pointe quelque église sur le chemin, et me dit quand descendre. Vate con dios!



Je n’aurais certainement pas su descendre là seule, car ca n’a vraiment pas l’air de grand chose. Il y a une fontaine qui est sèche sur le bord de la route. Mais en fait, il y a beaucoup de fontaines qui n’ont pas d’eau ce mois-ci. C’est le mois où il ne pleut pas et qu’il fait donc le plus chaud. J’imagine que c’est pour cela qu’ils sont souvent fermés. Ceci dit, je suis l’instinct : un fort est généralement construit d’une place de hauteur, donc le vais de la côte de la rue qui monte. Et de fait, je ne trouve rien, c’est comme un parque avec des chemins et beaucoup de trash à terre. De plus, il y a plein de gens qui travaillent sur le terrain dans pleins de parties différentes, pour reconstruire la rue et autre. Je ne vois pas de forts. Je monte plus, il y a quelques édifices, donc un IMAX. Un peu plus loin, il y a une partie de ciment avec une compagnie d’enfants d’écoles qui pratiquent pour les cérémonies du Cinco de Mayo.

C’est mignon, mais il n’y a toujours pas de forts, et l’heure avance. Pas de carte, pas d’indications. Je marche, je marche. Il fait chaud. Éventuellement, je les trouve. C’est vraiment vide, il n’y a personne, c’est tout fermé. Je fais le tour. Un peu partout, il y a des signes déclarant du genre « Mexicain, sois respectueux d’être sur ce lieux où s’est défendue ta patrie et ya liberté »...



Mais je sais qu’il y a un autre fort, à quelque part, je marche plus. Les gens me regardent. Il y a un monsieur un peu plus vieux qui me demande s’il y a beaucoup de travail au Canada. Je ne sais pas trop quoi répondre à cette question, mais ce ne sera pas la dernière fois que je l’entends! Je trouve l’autre fort, qui est plus angulaire, avec une meilleure vue sur la ville. Il y a un couple de jeunes mexicains amoureux qui font le tour, main dans la main. L’entrée est fermée et je ne peux
entrer. Donc, je fais le tour et je retourne.



Alors, je dois retourner à l’hôtel, je retrouve le bus, et puis le Zocalo (le centre). Dans ma chambre d’hotel, j’écris les informations pour l’auberge dans Cholula, où je dormirai ce soir. Mais je prends en note aussi un autre auberge de jeunesse qui m’intéresse plus parce qu’il est indiqué qu’il y a de l’internet et c’est plus proche du centre. Tout packté avec mon gros sac, je sors. Mais il va y avoir une pièce de théâtre italienne dans le Zocalo. Potlatch : une tradition de théatre de foule où les acteurs se bougent et font des types différents d’interprétation. Avec mon sac, c’est un peu difficile de les suivre lors de leurs mouvements, mais j’y arrive.

Celui-ci, j’ai particulièrement aimé son accent italien-espagnol lorsqu’il nous conte une histoire!!

Celle-ci a passé l’heure sur ces échafauds!! Che brava!

Les 6 ont fait bien des types différents de trucs, des contes avec marionnettes, des parties musicales, un truc de puce acrobatique. Bon, en tout cas, j’ai vraiment aimé ca! Mais déjà je devais aller à Cholula, trouver mon auberge et me débarrasser de mon énorme sac! L’on m’avait indiqué comment aller à la centrale où ils allaient à Cholula, mais je trouvais ca difficile et j’ai du demander à beaucoup de gens. J’avais même embarqué dans un microbus qui n’allait pas du tout dans cette direction! Oops! Finalement, je le trouve, c’est 6 pesos pour y aller. Wow. J’embarque et je suis confortable. Lorsque j’arrive, je ne sais pas où aller. Il fait chaud, je suis tanné de mon sac et je suis très fatiguée! Je sors mon laptop de mon sac (louche!) pour chercher l’adresse de l’auberge. OK, c’est difficile à trouver aussi. Le Zocalo est énorme et je n’ai pas encore le feeling de nord-sud ici. Je marche. Et je marche. Peut-être ici. Finalement, je demande à un taxi où est cette rue, c’était supposé être très proche du centre! Il m’indique, et j’y vais. La rue c’est 4 poniente. L’adresse : 315. C’est à 3 blocs du centre, 307, 309, 311. Heu… C’est où? J’ai passé plein de fois dans la rue : auberge ni vue ni connue. J’ai même sortie mon laptop encore pour voir, mais non! J’ai la bonne adresse! Putain, j’suis tannée, là!

Je décide donc d’aller à l’auberge un peu plus loin. Puisque je ne sais pas du tout c’est où et que je commence à en avoir mon voyage de chercher à l’aveuglette, je décide de prendre un taxi. Mais Cholula n’est pas une énorme ville : il faut les chercher. Du fait, ils ne sont que là lorsque tu n’en a pas de besoin, comme la majorité des choses. Trouvé! Je lui donne l’adresse et il m’apporte, mais là aussi, c’est résidentiel, il y a rien. Je commence à avoir un peu peur, mais il demande à une dame dans son jardin où est cette hostal et elle lui répond la rue d’avant! FIOU!

Il me laisse là. Ce sont 50pesos. OK. Mais la porte de toute la gate est fermée à clef, il n’y a pas d’l’air d’avoir personne. Je lâche un Hola! Et aussi là j’ai de la chance, Ricardo sort me voir. Fiou encore. Je commence à être très frustrée! De un, pas de routard, de deux, je suis seule et ca commence à m’emmerder. Mais Ricardo est hyper sympa! Il n’y a qu’un autre mec dans l’auberge : Tilo. Un Allemand qui est là depuis un mois, qui profite lentement d’un long voyage au Mexique. Il n’aime pas faire les choses vite. Il est par contre anglophone et hyper sympa. Je l’invite qu’on aille souper plus tard, mais malheureusement, il a déjà des plans pour aller à Puebla voir les genres de shows gratuits que j’avais vu hier. Je suis assez déçue, mais ce n’est vraiment pas de ca faute. Mais j’aurais trop bien aimé la compagnie! Ricardo m’aide à une chambre, c’est 80pesos et ca n’inclut que de l’eau potable. C’est déjà ca!

Une fois seule dans la chambre (4 bunkers, mais je suis seule), je me rends compte à quel point c’est stressant, chiant et pourquoi donc fais-je ceci seule. Je prends une sieste pour me consoler, mais je sui réellement triste là. Lorsque je me réveille, je me sens comme si j’aurais préféré ne pas. Me réveiller c'est-à-dire. Parce que je retourne dans mon état d’esprit de tristesse et de solitude. Je suis très émotive et c’est difficile pour n’importe qui faire autant de temps seule dans un autre pays. Même si tout va bien, même si tout le monde est si gentil. Mais c’est pesant, j’ai les larmes faciles. À cause de ceci, j’ai à peine le gout d’aller voir Cholula, le centre archéologique, aller souper, etc.



Mais je me dis que demain, je n’aurais pas le temps, alors j’y vais. Ricardo est là avec sa copine et ils me suggèrent où aller, que malheureusement beaucoup de choses sont fermés un lundi de fin de semaine de pont, mais qu’il va y avoir un groupe du jazz dans un bar sur le Zocalo. OK. C’est un plan. Je sors avec ma fidèle caméra, voulant me remonter le morale, pour explorer un peu.



Je vois quelques églises du 16e siècle en passant. Il y a une convention de franciscains.

C’est bientôt le coucher du soleil et j’aimerais beaucoup aller dans le centre de la ville le voir. Là il y a un petit mont avec une jolie église dessus. Mais ce mont est en fait constitué par les pyramides, recouvertes de terre. C’est une ville millénaire. Je marche, je monte. Le mini-mont est plein de mexicains qui font des exercices, qui s’étirent, qui courent. Je suis en flip-flop, alors je ne fais que marcher. Monte. Je prends quelques photos de Popocatépetl, qui ne se voit pas très bien à cause de la brume aujourd’hui. C’est plein de gens. Entre autres, ce mec, qui avait un chandail de L’Université Laval. Ah! Il y a certaines fois où nous chérissons nous rivales! Il m`a conté qu’il avait une collègue qui avait été là pour un congrès ou quelque chose, j’ai pas super bien compris. D’en haut je vois qu’il y a une autre partie où il y a des pyramides qui sont découverts, alors je descends.



C’est fermé! Normal, on est lundi. Mais j’en profite pour voir ce qu’il y a en arrière : je croyais voir des gens jouer au polo. Je passe quelques champs de fleurs et je vais observer. Ils sont deux sur chevaux, mais ils ne jouent pas au polo. Je ne sais ce qu’ils font. Mais à moment donné un chien sort et va les courir après, c’est très drôle parce que les chevaliers rétorquent en courant après le chien et vice versa quelques fois!



Le coucher du soleil approche. Je remonte en haut, déjà les contrastes de lumières permettent de plus intéressantes photos de cette ville. Et de l’Église. Je fais le tour et je descends en même temps que tous les autres. Mais mon feeling de tristesse n’est pas partie. Je sais que mon amoureux avait un cours d’espagnol qui finissait à 21h heure de Montréal, alors 20h ici plus une demi-heure de transport. Alors je vais voir pour un café internet. Je demande dans un dépanneur : elle me dit que quelques rues plus tard il y en a un. Il est fermé. Hé bien, c’est plate. Je commence à retourner vers le centre, où j’en avais vu plus tôt lorsque je cherchais la première auberge inexistante. Mais comme les taxis, c’est long avant d’en voir un, je dois demander. J’en trouve un avec les portes ouvertes, finalement! Mais lorsque je rentre, il me dit qu’il est en train de fermer. Qu’il y en a aucun d’ouverts cette nuit car c’est le lundi de pont. NON! Petits yeux plein de pluie.

Mais je fais la brave, il est encore tôt, je ne peux aller me coucher déjà. Je vais au Café Tal où il y aura le band de jazz. Ils viennent de commencer. Je prends un chocolat chaud car la température baisse. Le band est assez bon, particulièrement le guitariste et le bassiste. Je m’installe pour faire un peu de chinois et je vois un couple à côté de moi avec un pichet de quelque chose de blanc. Je demande au serviteur : qu’est-ce que c’est? Horchata! Ah oui c’est vrai! Je lui dis merci. Mais la dame de la table leur demande de m’en servir un verre de leur pichet! Quelle gentillesse! Elle m’en parle un peu. C’est hyper bon! Moins pesant que celui que j’ai essayé au resto El Salvadorien! Mmm! Comme les gens sont gentils ici! J’ai passé une autre heure assise là à écouter le band et à faire un peu de chinois. Mais je rentrai quand même pas trop tard, voulant faire un bon départ pour demain matin : les montagnes.

Lorsque je retourne à l’auberge, il y a Ricardo et sa copine qui sont à tables. Je vais déposer mes trucs et les rejoint. Nous parlons de voyages, d’auberges jeunesses, de l’autobus que je vais prendre demain. De leur voyage à Cuba, etc. Sont vraiment sympathiques. Mais j’avais vraiment le cœur brisé de ne pas avoir accès à internet lorsque je me sentais tant seule. Ainsi, je prends une putain de douche froide et je me couche avec ce brou dans la tête.

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